La coentreprise Spotlight Automotive entre BMW et Great Wall pour produire des Mini électriques en Chine pourrait être en danger à cause des nouveaux tarifs d’importation de l’UE. Alors que la production de masse vient à peine de commencer, ces nouvelles mesures pourraient compromettre l’avenir du projet.
Contexte et Développement
Historique des Coentreprises en Chine
Pour comprendre pleinement la situation, il faut revenir à l’histoire des coentreprises internationales en Chine. Dans les années 1980, la Chine a obligé tous les producteurs étrangers à créer des coentreprises avec des entreprises d’État pour accéder facilement au marché. Cela limitait la part de propriété étrangère à 50 %.
Bien que la Chine soit devenue l’usine du monde, cela ne s’est pas produit pour les voitures. Les producteurs occidentaux, japonais et coréens installés en Chine préféraient ne pas exporter pour éviter de partager les bénéfices avec leurs partenaires chinois.
Spotlight Automotive : Fondations ou Tombe ?
En 2018, la Commission nationale de développement et de réforme de la Chine a annoncé la fin progressive de cette politique. Les plafonds de propriété étrangère ont été levés en 2020 pour les véhicules à nouvelle énergie et les véhicules spéciaux, et en 2022 pour les véhicules de tourisme. Tesla a été la première entreprise à en profiter en construisant une usine en Chine sans partenaire local.
En 2018 également, BMW et Great Wall Motor ont signé un accord de coentreprise pour produire des véhicules électriques Mini en Chine. Seize mois plus tard, la coentreprise Spotlight Automotive Limited a été inaugurée à Zhangjiagang, dans la province du Jiangsu. Le plan prévoyait la construction d’une usine avec un investissement de 650 millions d’euros, capable de produire 160 000 voitures par an.
Problèmes et Défis Actuels
Les nouvelles règles de l’UE imposent des tarifs supplémentaires allant jusqu’à 38,1 % sur les véhicules électriques chinois. Spotlight Automotive, n’ayant pas coopéré à l’enquête, est presque certainement soumise au tarif maximal. Les tarifs américains sur les VE chinois ont également augmenté de 25 % à 100 % depuis le 14 mai, ce qui exclut le nouveau Mini électrique du marché américain jusqu’en 2026.
Coût de Production et Délocalisation
Les coûts de production à l’usine polonaise de Stellantis sont estimés entre 400 et 500 euros par voiture, un chiffre similaire au coût de production en Chine. Cependant, la montée des tarifs rend la production en Chine moins viable pour l’exportation vers l’Europe et les États-Unis.
L’Impact sur la Stratégie de BMW
BMW a initialement choisi la Chine comme base de production pour l’iX3, exporté vers tous les marchés. La prochaine génération d’iX3 sera produite en Hongrie pour les marchés américains et européens, tandis que la Chine se concentrera sur le marché intérieur et certains marchés d’exportation moins exigeants.
Synthèse Électrique
La coentreprise BMW-Great Wall pour produire des Mini électriques en Chine est confrontée à des défis majeurs en raison des nouveaux tarifs de l’UE. L’avenir de la production à Zhangjiagang est incertain, d’autant plus que BMW prévoit de reprendre la production de Mini électriques en 2026 dans son usine d’Oxford.
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