IOT : Helpers-Trackers

Suite de la publication : Les objets connectés VS l’eau et le feu du 06.01.2015

Les objets connectés Vs l’eau et le feu

Les objets connectés [IOT] connaissent un développement gigantesque tant en volumes qu’en valeur technologique. Le phénomène a été fortement couvert à l’occasion du CES (voir ici par exemple : http://bigthink.com/think-tank/ces-2015-internet-of-things )

Cependant l’IOT généraliste s’adresse au plus grand nombre pour d’évidentes raisons de rentabilité et ne satisfait donc pas les besoins spécifiques des meilleurs Geeks en mal de performance et de singularité. Ce frein capitalistique et les carences qui en découlent viennent d’être contournés par un dispositif innovant compatible ADRUINO (voir ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Arduino ) avec le développement du module AIRBOARD (voir ici : http://www.semageek.com/the-airboard-une-petite-carte-compatible-arduino-dediee-aux-objets-connectes/).

Chacun pourra donc connecter n’importe lequel de ses objets personnels avec un actionneur ou plus généralement son smartphone. Le développement sera dopé par l’arrivée de micro modules préprogrammés pour que chacun puisse se convertir en assembleur effréné !

Nous pouvons y voir une solution exceptionnellement efficace venant se substituer à bien des contraintes de notre vie quotidienne. Dans d’autres domaines d’expertise, des aides bienveillantes se montrent déjà très soucieuses de notre santé ou encore de notre sécurité (domicile, voitures, notamment). D’autres enfin se montrent tout aussi soucieuses de nos finances en gérant nos sources d’énergie, notre chauffage, climatisation, éclairement notamment. Bon nombre de ces technologies sont encore à l’état de prototypes avancés, mais n’en demeurent pas moins prêts à un déploiement massif, ce qui à mon avis soulève certaines problématiques sécuritaires qualifiées d’effrayantes par plusieurs développeurs et autres intégrateurs, à l’occasion du CES 2015.

Sans entrer ici dans les détails, nous ne devons pas ignorer que l’IOT a pour objectif de ‘profiler’ l’être humain de façon globale afin de le servir au mieux de ses attentes ‘connues’. Les procédés IOT ont ceci de pervers, c’est qu’ils font de chacun d’entre nous des sources inépuisables d’informations strictement personnelles, car constituées sur le fondement de nos innombrables et récurrentes habitudes de vie. Ainsi, l’IOT via nos smartphones se destine-t-il à nous ‘décoder’ de façon individuelle pour constituer des bases de données ultras personnalisées, parfaitement et précisément documentées, car incrémentées par l’usage quotidien que nous en ferons.

Nos espaces de vie et nos habitudes de consommation de données [TV, musique, Internet, Web etc.] seront ainsi recensées. Il en sera de même à propos de tout ce qui aura trait à notre santé [Suivi de nos rythmes cardiaques, respiratoires, températures, dépense physique, qualité du sommeil, etc.], et à notre façon de vivre [manger, boire, marcher, courir, etc.]. Il serait intéressant pour chacun de dresser la liste des informations qu’il est prêt -en conscience- à livrer à la mémoire gargantuesque de son smartphone !

Le résultat statistique global à ce jour manifeste que nos déplacements sont quasiment tous identifiés [soit par les données GPS, soit par la triangulation des antennes-relais], que nos habitudes de travail, de jeu, d’écoute de musique, de surf internet, de visionnage de films et … de consultation de nos comptes bancaires ne le sont pas moins. Le domaine de la santé promet de faire une entrée fracassante avec le développement des bracelets dédiés, et le suivi médical à domicile via caméras sous IP finira l’introspection de nos lieux et habitudes de vie.

Tous les êtres humains ont beau être dotés du libre-arbitre ce qui est heureux, il n’empêche qu’au final, cette liberté individuelle s’exerce bien peu au regard des habitudes multiples qui régissent nos vies. Notre intelligence nous donne une nature flexible, mais nos vies très formatées finissent par notoirement nous scléroser dans des stéréotypes très facilement quantifiables par des algorithmes simples. Au total, plus les IOT nous ‘assimileront’ dans notre normalité, autant, ils seront rendus capables de discriminer des informations erratiques ou ‘anormales’ dans le sens de ‘hors standard’. Du reste, c’est bien là ce que nous leur demanderons quand il s’agit de vieller sur notre santé ou à la sécurité de nos biens !

C’est là aussi que la cohabitation volontaire homme/IOT devient fortement susceptible de transformer nos meilleures aides en autant de trackers, dialers ou autres mouchards, non plus à notre service, mais pour le plus grand bénéfice de compagnies peu scrupuleuses et cupides ou encore d’administrations particulièrement intrusives.

Pour plusieurs masters du domaine, cette situation, c’est déjà le présent. Et c’est un fait qu’aux USA par exemple, certaines compagnies commencent à offrir des remises substantielles à ses clients qui acceptent de porter un bracelet connecté, ‘traçant’ ses constantes corporelles voir ici : http://www.silvereco.fr/porter-un-bracelet-electronique-pour-reduire-ses-frais-dassurance/3123450

Ce n’est qu’un début et on peut imaginer que l’inventivité des sociétés commerciales sera à la hauteur des capacités intrusives de l’IOT sublimée ! Chacun aura probablement le choix de ‘se connecter’ ou pas, mais pour ne parler que des assurances, si l’ensemble des contrats notamment sur la vie est indissociable du port d’un bracelet, nous n’aurons plus alors qu’à accepter de le porter ou refuser d’être assurés. Il me semble évident que le proche développement des caméras embarquées deviendra une stricte obligation susceptible de se substituer partiellement aux constats que nous remplissons aujourd’hui voir ici : http://www.courleuxsansfrontieres.com/Coyote-innovations-Mondial-de-l-Automobile-2014-avertisseur-coyote-avec-camera-embarquee-assurance-auto-sur-mesure-avec_a988.html . Il va sans dire que nos logements devront aussi être équipés de systèmes très intrusifs pour bénéficier des meilleures garanties, le sujet a déjà été longuement présenté dans la presse voir ici par exemple :
http://www.maaf.fr/assurances/fr/p_92812/surveillance-protection

Ceci n’est pas de la science-fiction, tout le monde le sait. Je reconnais toutefois qu’il est peut-être un peu tôt pour développer ce que certains qualifieront de paranoïa, mais je vais conclure cette petite publication en soulevant la problématique sécuritaire qui pourrait vous interpeller :

L’IOT passe et continuera de passer par nos smartphones ou par des actionneurs dédiés, mais utilisant tous, des technologies Bluetooth, Wifi ou encore LiFi. Dire que ces technologies sont toutes susceptibles d’être hackées est un lieu commun en forme d’affront à des Geeks bien informés, car les publications ne manquent pas à ce sujet. Récemment, GLG nous interpellait à propos du développement de YunOS3.0 par les Chinois. Vous trouverez des détails ici : http://www.zebulon.fr/actualites/13791-la-chine-lancera-bientot-son-propre-os-baptise-cos-et-base-sur-linux.html.

La problématique globale évoquée dans ces pages est très politiquement correcte, mais il s’agit là de la face visible d’un iceberg beaucoup plus pernicieux, connu du plus grand nombre, et notamment des développeurs chinois. On apprenait mi-2014 qu’une faille de sécurité avait été exploitée sur les processeurs MediaTek. La faille n’était pas bien méchante, mais a très certainement ouvert la porte à d’autres intrusions beaucoup plus dangereuses.

Il y a aussi bien, voire pire dans la déclaration faite par Google de ne pas corriger les failles de sécurité dans tous les OS Android antérieurs à KitKat voir ici : http://www.lesmobiles.com/actualite/16594-vulnerabilite-d-android-jelly-bean-google-ne-fera-rien.html

Cela veut donc dire tout simplement que près d’un milliard de smartphones sous Android en circulation sont vulnérables. La situation est cornélienne pour Google (que je ne cherche pas à défendre ici), toutefois, c’est bien aux constructeurs et aux intégrateurs de faire évoluer l’ensemble des drivers de leurs processeurs pour upgrader les OS proposés par Google.

Or il semble plus urgent de succomber à la mode du 64 Bits et aux écrans de très haute définition que de verrouiller la sécurité de nos compagnons les plus prégnants. Google jusqu’à ce jour tente de ménager la chèvre et le chou, mais les smartphones chinois sont bel et bien en passe d’arriver sur le marché dotés de leur OS propre, afin de se dégager de la férule et des risques avérés liés à Android.

Ceci n’ayant pas pour corollaire que l’OS Chinois serait plus sécuritaire que ceux que nous connaissons !

Je ne développerai pas, mais les mêmes problématique, bien que moins connues existent chez Apple voir ici : http://www.linformaticien.com/actualites/id/31517/dropoutjeep-le-logiciel-espion-pour-iphone-de-la-nsa.aspx,

Et naturellement l’OS de Microsoft voir ici par exemple :

La revue américaine Science du 30 janvier 2015 (parue après la rédaction de cette publication) va encore plus loin que je ne le fais ici probablement parce que l’IOT a eu là-bas un développement plus précoce et que les problématiques soulevées ici ont commencé à devenir très préoccupantes.

Rédacteur invité : mo
Source partielle : AAAS Science 30.10.2015 USA