Tencent encore Tencent toujours Tencent ! La firme chinoise créatrice de jeux en ligne, des services de communications et d’information internet, créateur du monstre social WeChat, est devenue « el numéro uno » des éditeurs de jeu vidéo devançant Microsoft, Activision Blizzard, Sony et Electronic Arts (itssin’aguèyme) rien que cela ! Numéro 1 mondial donc mais selon les chiffres uniquement, car il s’agit d’un classement économique !
Je m’explique. Il s’agit ici d’une étude très sérieuse menée par newzoo.com qui rapporte le cumule des revenus par jeux pour les principales compagnies du secteur. Tencent, qui a rapporté ses résultats du dernier trimestre 2013 récemment, à générer approximativement 5,3 milliard de dollars sonnants et rugissants pour l’exercice de l’année dernière. Jouissant d’un taux de croissance annuel de 45 % en 2013 il prend ainsi presque 8 % des 70,4 milliard de dollars du marché global de jeux vidéo. Ce ne pas rien car c’est la première entreprise chinoise à atteindre le top de ce classement. En 2012, Tencent était classé 5eme derrière le 1er Activision, Blizzard puis Microsoft, Electronic Arts et enfin Sony les concurrents traditionnels du secteur.
Tout cela pour dire que, dans nos cœurs de geek gamers occidentaux, ce classement ne reflète pas vraiment notre réalité mais uniquement une réalité comptable et globale. Pouvez-vous me citer ne serais ce qu’un jeu dont vous savez que la création originale est de Tencent ? Dur dur ! Bon ok peut etre que les plus gamers sans frontières auront trouvé. Mais Tencent est surtout connu pour le rachat de Riot Games qui a sorti en 2013 son seul jeu alors édité : League of Legends. Aujourd’hui League of Legends est le jeu multijoueur le plus joué au monde (12 millions de connectés simultanément et plus de 30 millions de comptes actifs à la fin de la saison 1). Tencent possède également des parts dans le capital de ces propres concurrents comme Epic Games ou encore Activision. Cela lui assure de pouvoir peser de manière relative sur les positions économiques et sectorielles notamment lors des conseils d’actionnaires, mais aussi la possibilité de créer des partenariats comme pour la création de Call of Duty Online avec Activision un free-to-play non moins fameux que FIFA Online, NBA 2K Online, et Monster Hunter Online autres licences très populaire posséder par la firme de Shenzhen.
Cela étant dit ils sont encore loin d’exercer un monopole décisionnel dans ce secteur et leur reconnaissance internationale n’équivaut pas encore leurs succès national. Un succès basé sur les free-to-play et les micro-transactions qu’ils induisent. En effet Tencent a tissé une maille de jeux online via son portail QQ. Ce réseau bien maitrisé représente des revenus en continue sur une année pour la firme. Sur ce modèle de jeux gratuit très addictifs ou il faut payer pour accéder à des facilités de jeux, pour passer des niveaux ou toutes autres évolution, Tencent est le leader incontesté en termes de masse et d’argent brassé. Et c’est en autre cela qui est visible sur le graphique, car quand Activision a des revenus dépendants de ces sorties de gros jeux et observe donc des up and down selon les trimestres, Tencent voit sont capital augmenter de manière constante depuis 2011 !
Vous l’aurez compris la croissance de Tencent est alimentée par des partenariats et des rachats à étrangers de plus en plus fructueux mais aussi et surtout grâce à une croissance continue en Chine. Et comme la Chine, second marché du jeu vidéo après les US, offre dans ce secteur un plus grand potentiel de croissance que tout autre marché; et que la récente ouverture du gouvernement chinois pour la création de console comme la ZTE9 FunBox va ouvrir de nouvelles perspectives il semblerait que cette première place reste dans l’escarcelle de la Chine et de Tencent.
Malgré la concurrence grandissante dans ce secteur – notamment des Japonais de Softbank qui détiennent GungHo Entertainment et Supercell mais aussi 37% des parts de Alibaba et ont investi 120 millions de dollars dans Wandoujia un des app store leader en Chine. Mais aussi malgré des entreprises à fonds privés comme Mojang, Wargaming et King qui sont de sérieux concurrents sur le marché asiatique – la politique de développement mise en œuvre depuis 1998 par Tencent, parfois par des rachats risqués comme évoqué dans la Chin’addict Revue de Web #2, portera pour longtemps, semblerait-il, les fruits sucrés du raisonnement stratégiques Made in China… et ça c’est pas cheap !
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