Xiaomi : Lei Jun et Hugo Barra nous parlent d’avenir

Xiaomi nous en dit plus sur ses ambitions et son fonctionnement

Ce n’est plus un secret pour personne, Xiaomi est la marque chinoise montante qu’il faudra suivre ces prochaines années. Depuis sa création il y a seulement trois ans, le constructeur high-tech de Pékin n’a eu de cesse de nous surprendre pour devenir l’entreprise au capital de 10 milliards de dollars que l’on connaît aujourd’hui. Un success story à la chinoise qui compte bien désormais s’émanciper au delà des simples frontières de la Chine.

Et la récente intégration d’Hugo Barra dans les rangs de Xiaomi n’est pas un fait anodin, puisque l’homme occupait précédemment les fonctions de vice-président de la branche Android de Google et était en charge des présentations des nouveaux produits de la firme américaine à la renommée mondiale. Mais devons-nous pour autant nous attendre à voir débarquer Xiaomi sur le marché américain et européen dès 2014 ? La question a été posée à Lei Jun et Hugo Barra lors du Salon International de la Téléphonie Mobile qui se déroule actuellement en Chine.

Tous deux présents sur scène à l’occasion d’un entretien public, le PDG de Xiaomi et son nouveau bras droit à la vice-présidence de Xiaomi Monde en la personne d’Hugo Barra se sont livrés à quelques confessions au sujet de l’avenir de leur entreprise dans les prochains mois. Et comme à son habitude Lei Jun s’est voulu plutôt circonspect…

Le PDG de Xiaomi a en effet déclaré que le premier pays étranger qu’ils investiront se devra d’être mature sur le plan du e-commerce et des infrastructures médias sociaux. Et si les Etats-Unis remplissent effectivement tous ces critères ce n’est pas pour autant que le fabricant chinois se lancera à pieds joints dedans sans une sérieuse étude et préparation préalable. Un discours très langue de bois qui cadre néanmoins avec la politique pragmatique de Xiaomi qui lui a déjà valu le succès actuel qu’on lui sait.

Xiaomi se voit plus comme Amazon que comme Apple

Lei Jun n’aime décidément plus être comparé à Apple et si on l’avait déjà entendu tenir ce discours, il nous en dit désormais plus sur les raisons qui font qu’il se considère à ce point éloigné de ce modèle et beaucoup plus proche d’un Amazon par exemple. Cela tient essentiellement au mode de fonctionnement de Xiaomi en interne…

Contrairement à Apple qui privilégie l’opacité et le secret en développant dans son coin ses nouveaux produits, Xiaomi se veut beaucoup plus à l’écoute des consommateurs et du grand public. Lei Jun révèle à ce titre que lorsque les internautes leur soumettent des idées intéressantes, un responsable produit se charge de les prendre en considération dans les heures qui suivent, et que dans la même journée celles-ci peuvent se retrouver sur le bureau de l’un de leurs ingénieurs. Le PDG de Xiaomi affirme ainsi qu’un grand nombre de fonctionnalités présentes dans les Roms MIUI seraient issues non pas de l’imagination de ses employés, mais bien de celles des utilisateurs.

Par ailleurs, Lei Jun a enfoncé le clou concernant sa différence par rapport à Apple en confiant que si Xiaomi commercialisait ses produits avec une si faible marge c’était parce que son but était avant tout de vendre les logiciels qu’ils contiennent. Un modèle économique qui tient la route quand on sait que Xiaomi amasse plus de bénéfices avec les services connexes qu’il propose qu’avec les simples revenus liés à la vente de ses smartphones et maintenant de ses téléviseurs.

A votre avis, Xiaomi sera-t-il en mesure dans un proche avenir d’inquiéter Apple sur ses propres terres en s’implantant sur le marché américain ou pensez-vous au contraire que le pari s’annonce trop audacieux ?