Tout savoir sur le 64bits, qu’est ce que le 64 bits ?

De nos jours, que l’on parle de systèmes d’exploitation actuels sur les ordinateurs, des dernières versions d’iOS, ou de la dernière version d’Android Lollipop, le 64 bits est le maître mot ! Et pour beaucoup c’est le mot magique synonyme de puissance et de rapidité, 64 est bien supérieur à 32, c’est vrai ! Mais examinons les choses d’un peu plus près.

A savoir avant d’aller plus loin !
Un SoC (system on a chip, système sur une puce) est un système complet embarqué sur une seule puce, pouvant comprendre de la mémoire, un ou plusieurs microprocesseurs, un processeur graphique, des périphériques d’interface, ou tout autre composant nécessaire à la réalisation de la fonction attendue.

Aujourd’hui, ARM (société britannique) est la plus connue pour ses SoC dont l’architecture est vendue sous licence de propriété intellectuelle aux concepteurs. Ces architectures sont 32 bits (ARMv1 à ARMv7) ou récemment 64 bits (ARMv8).
Aujourd’hui, la plupart des grands fondeurs de puces proposent de l’architecture ARM : AllWinner, Exynos de Samsung, MediaTek, OMAP de Texas Instrument, Rockchip, Tegra de nVidia, Snapdragon de Qualcomm, etc.
Un processeur 32 bits peut accéder à 2^32 (2 multiplié par lui-même 32 fois) emplacements de mémoire et un processeur 64 bits peut accéder à 2^64 emplacements.

Ceci dit, voici tout ce que vous devez savoir sur l’environnement 64 bits.
Le 64 bits est plus rapide ! oui …mais

Pour mieux comprendre, revenons à nos ordinateurs. L’environnement 64 bits est constitué de composants matériels et logiciels. Au cœur se trouve le système d’exploitation et les pilotes, sans ceux-ci, le Hardware 64 bits est impuissant. Or, suite à un décalage dans les développements, on a vécu sur les PC pendant longtemps avec des OS 32 bits sur des chips 64 bits.
Ce passage incomplet du 32 bits au 64 bits peut être comparé au passage d’une route nationale à une autoroute à trois voies mais avec une limite de vitesse de 75. L’architecture 64 bits a bien ouvert plusieurs « voies » à travers laquelle plus de données pourraient voyager mais pas avec la rapidité et la performance attendues.

Théoriquement, on pouvait augmenter la « limite de vitesse » en augmentant la fréquence d’horloge des processeurs et augmenter le « débit » en ajoutant des « voies » grâce au multi-Core qui est comparable à l’ajout d’une autre voie express au-dessus de la première (ou autant de voies que le nombre de cœurs). Mais dans la pratique, cela ne permettait pas d’atteindre le niveau de performance attendu tant que la partie logicielle (OS et applis) n’était pas optimisée pour s’adapter à la complexité des nouvelles puces.
Vous l’aurez compris, il est nécessaire d’avoir un système d’exploitation et des applications 64 bits pour tirer profit de l’architecture 64 bits et ce, même si un mode de compatibilité permet de faire fonctionner les applications et systèmes 32 bits. Pour l’heure, seul iOS 7 et 8 d’Apple et récemment La version Lollipop d’Android sont codés de la sorte.

Le problème se pose pour les tonnes d’applications qu’il faut recoder et ça fait du boulot ! Apple a déjà donné l’exemple en envoyant un message aux développeurs dans lequel la firme exige qu’à partir du 1er février 2015, les nouvelles applications devront être compilées avec le SDK (kit de développement) d’iOS 8 et prendre en charge le 64 bits.
Le 64 bits permet plus de RAM, d’accord ! mais …

En effet, le 64 bits permet de gérer plus de 4 Go de RAM mais avec un processeur de génération ARMv8. Les processeurs ARM 32 bits de dernière génération (type Cortex A15) en sont aussi capables sauf qu’ils ne permettent pas à une application d’utiliser plus de 4 Go !
D’un point de vue matériel, la densité maximale actuellement atteignable de la majorité des puces est de 3 Go. Passer à 4 Go ou plus exige l’utilisation de deux puces et augmente du coup la consommation électrique. A moins d’utiliser de la LPDDR4 (version basse consommation de la DDR4) qui offre des performances 50% supérieures à la plus rapide des DDR3 et LPDDR3, tout en consommant 40% d’énergie en moins. Et il faut du temps avant que ces puces se démocratisent sur nos terminaux.

En plus, l’architecture 64 bits sur les smartphones étant à ses débuts, on peut se poser des questions sur l’utilité de 4 Go de RAM pour le moment vu que des niveaux de fluidité irréprochables sont atteints avec 2 et 3 Go de RAM et même les jeux vidéos les plus gourmands ne mangent que très rarement plus de 2 Go de RAM. Il est clair que dans l’état actuel des choses, passer à plus de 3 Go ne sera pas synonyme de performances supérieures.

En résumé, la nécessité du 64 bits sur le secteur de la mobilité reste discutable. En revanche, les optimisations apportées par l’architecture ARMv8, elles, restent appréciables puisqu’elles permettront théoriquement d’augmenter légèrement le niveau de performance tout en permettant de limiter la consommation électrique.

Qu’en pensez-vous, sommes-nous prêts à enterrer l’existant ? ou le 64 bits ne sera pas pleinement exploité sur nos appareils ultra-mobiles avant un bon bout de temps.

Rédacteur invité : Anouz
Sources : Pocketnow, androidcentral, pointgphone, lesnumeriques.