La vision bionique,vers un autre usage du smartphone

Les premiers pas vers la vision bionique :

Il y a un peu plus de 10 ans, une équipe de chercheurs Australiens avait déjà développé un procédé de vision bionique par l’implantation d’un chip dédié dans la rétine de l’œil. Ce chip de 5mm², relié au nerf optique et donc directement au cerveau, agissait à la façon d’un récepteur radio en captant, sans fil donc, des signaux reçus par des micro-caméras placées sur une monture de lunettes.

Un autre micro chip de la forme d’un EPROM assurait l’interface permettant de transformer ce que les capteurs LCD des caméras captaient, comme le font nos smartphones, puis le transformaient en impulsions électriques ‘compréhensibles’ par le cerveau.

L’avantage de ce procédé résidait dans la stabilité de l’implant oculaire et dans la durabilité du procédé.

Toutefois, la technologie optique et la chirurgie neurologique de 2010 ne permettait pas une parfaite intégration des signaux et au total, quand bien même l’innovation reste encore à saluer, son efficience n’a pas permis d’atteindre le but visé, savoir redonner la vue, ou du moins, une certaine forme de vue à des malvoyants et des aveugles. Toutefois, les recherches se poursuivent et sont encore susceptibles d’aboutir.

Voir ici :

http://www.theage.com.au/technology/technology-news/the-bionic-eye-we-have-the-technology-the-microchip-has-arrived-20110331-1cngn.html

Autres chercheurs, autre technologie :

Une publication de l’Institut australien Monash Medical Engineering, datant du 5 mai dernier nous apprend qu’un groupe de chercheurs a fait état d’avancées spectaculaires dans la technologie de la vision bionique, lors de la réunion scientifique annuelle de Chirurgie Neurologique à Washington DC.

Une caméra montée sur des lunettes un peu à la façon des ‘caméras espion’ présentées par GLG dans une récente review fait ce qu’elle sait faire, savoir activer des capteurs LCD de l’ordre de 16MP à 20MP non interpolés, puis les transmettre à un calculateur de la forme et de la taille d’un smartphone.

Cette définition ‘américaine’ [Washington DC] du calculateur est un euphémisme de bon aloi pour dire qu’il s’agit en réalité et très probablement, d’un smartphone Android. Un smartphone sous Android peut émuler des CPU de 8 à 10 core, des volumes de RAM d’au moins 4GB, et un GPU de Type Mali lui aussi octocore, à la mode de celui embarqué par le Samsung S6 récemment testé par GLG.

L’ensemble de l’interface autorisant une capacité de calcul en virgule flottante digne de plus gros processeurs, le tout dans un volume extrêmement réduit, tenant dans la poche.

Ceci nous renvoie à une autre publication https://jtgeek.com/smartphone-vs-workstation titrée Smartphones vs. Workstation. Rien de nouveau sous le soleil pour les membres du JT Geek !

Une fois l’image capturée en temps réel, car il s’agit bien de vidéo et non pas de photo, et après recodage en mode magnéto-électrique, les données sont alors envoyées via WIFI à un récepteur discriminant agissant à la façon d’un circulateur d’ondes –autre publication déjà ancienne-, ce dernier communiquant avec des électrodes tapissant la face antérieure du cerveau après implantation chirurgicale.

Aujourd’hui le procédé utilise 473 électrodes, ce qui doit être considéré comme un début prometteur. Les technologies de la micro et de la nanoélectronique permettront de multiplier ces électrodes quasiment à l’infini selon que la capacité de calcul permettra de les alimenter en informations.

Aujourd’hui, les essais cliniques sur l’homme commencent et c’est une nouvelle exceptionnelle !

Alors évidemment, on n’est pas arrivés au stade de la vision 3D couleur, mais pour le moins, il apparaît que le cerveau réagit correctement et ‘imprime’ des formes à la façon de pixels primaires, les mêmes pixels des PC tournant sous DOS dans les années 80 !

On connaît les évolutions qui ont suivi …

Arthur Lowery and Jeffrey Rosenfeld with a 9mm ceramic tile central to their bionic eye project. Photo: Simon Schluter

Il faudra attendre les résultats d’une étude multicentrique randomisée pour crier victoire, mais en tout état de cause, on peut aisément imaginer l’intérêt que les armées les plus technologiques du monde pourraient trouver dans un tel procédé, ce qui pourrait bien doter les centres de recherche de moyens très conséquents afin d’activer et d’améliorer l’état de l’art en la matière.

Il existe un procédé alternatif encore totalement secret :

Ce nouveau procédé au stade de pré-étude de faisabilité, à l’opposé des 2 précédemment exposés, présente un avantage notoire en tant que par axiome de base, il se dispense totalement de toute forme d’intervention chirurgicale, et de toute forme d’implant.

Toujours à base de circulateur d’ondes émulé par un smartphone-calculateur, ce procédé serait susceptible de transmettre au cerveau une vision tridimensionnelle à la mode de ce que nous transmettent les casques de réalité virtuelle et de réalité augmentée.

Dans cette hypothèse, non seulement le non-voyant verrait, mais qui plus est, verrait encore mieux que n’importe quel voyant ‘naturel’ en tant que le procédé lui donnerait la capacité de voir ce que tout objectif, téléobjectif, grand angle, fish-eye etc., serait en capacité de capter.

Ce n’est pas de la science-fiction ni des délires de chercheurs, mais des axes de recherches plus ou moins avancés dont l’un au moins en est au stade d’essai clinique sur l’homme ce qui, une fois encore constitue un progrès littéralement sidérant.

A suivre si le sujet vous intéresse,

Rédacteur invité : mo