Une montre vendue comme adaptée à la plongée jusqu’à 40 mètres, mais qui prend l’eau lors d’une immersion réelle. Un créateur de contenu qui publie son témoignage. Une marque qui parle de confusion. Une communauté qui se déchire. L’affaire de la Xiaomi Watch S4 Sport est devenue, en quelques jours, l’un des plus grands scandales produits de l’année en Chine.
Les éléments présentés dans cet article proviennent de témoignages publics, de documents officiels et d’échanges entre consommateurs et service client. Ils constituent une analyse d’une controverse et non un avis juridique.
Ce qui devait être une simple expérience utilisateur devient un révélateur d’un malaise plus profond. Entre communication ambiguë, certifications difficiles à comprendre et service après-vente hésitant, la controverse dépasse largement le cadre d’une montre connectée.
Pour référence, la montre concernée par l’affaire est commercialisée ici :
Xiaomi Watch S4 sur Amazon
Un client raconte : une montre certifiée 40 m qui prend l’eau
Le point de départ est simple. Un utilisateur achète une Xiaomi Watch S4 Sport, un modèle mis en avant comme adapté à la plongée récréative jusqu’à 40 mètres. Le prix est attractif, la fiche produit prometteuse, la certification affichée. Pendant trois jours, les plongées s’enchaînent sans le moindre souci.
Le quatrième jour, tout bascule. Le bord de l’écran blanchit, puis l’affichage vacille avant de s’éteindre. À l’intérieur, de l’eau est visible. Le propriétaire contacte le service après-vente et découvre une réponse déconcertante : l’infiltration d’eau serait une mauvaise utilisation non couverte par la garantie.
Face à l’incompréhension, il publie son expérience en vidéo. Le ton est posé, le témoignage clair. Il ne s’attendait pas à déclencher un raz-de-marée médiatique.
Une vidéo devient virale et la polémique prend de l’ampleur
La vidéo explose sur Douyin. Les internautes s’emparent de l’affaire et soulignent l’absurdité apparente : une montre de plongée qui ne devrait pas plonger. Les comparaisons humoristiques pleuvent et amplifient le phénomène. Le sujet dépasse rapidement le simple produit pour devenir un symbole.
En quelques heures, le nom de Xiaomi se retrouve au cœur d’un débat massif : qu’attend-on réellement d’une certification, d’une résistance à l’eau et d’un engagement marketing ?
L’ampleur de la polémique contraint Xiaomi à réagir officiellement.
La réponse de Xiaomi : confusion entre modèles et communication maladroite
Xiaomi publie un communiqué expliquant que certaines vidéos en ligne mélangent deux modèles : la Xiaomi Watch S4 standard, non adaptée à la plongée, et la Xiaomi Watch S4 Sport, version professionnelle réellement certifiée. Selon la marque, l’utilisateur aurait été mal informé lors de ses échanges avec le service client.
La marque affirme également que certaines vidéos contiendraient des montages approximatifs ou trompeurs. Elle présente des excuses pour l’incohérence apparente dans les réponses apportées au client concerné.
Cette communication ne calme cependant pas la polémique. Au contraire, elle provoque un nouvel effet collatéral : une partie des fans accuse désormais le créateur d’avoir utilisé le mauvais modèle.
Le créateur publie les preuves : tickets, relevés de plongée, enregistrements SAV
Sous pression, le blogueur publie une seconde vidéo. Cette fois-ci, il présente :
- la facture originale du modèle Xiaomi Watch S4 Sport
- les données de profondeur issues de son ordinateur de plongée
- les conversations avec le service client confirmant l’usage pour la plongée
Les preuves contredisent directement l’hypothèse d’une confusion entre modèles. L’impact médiatique redouble. La marque est à nouveau mise au centre du débat, cette fois sur la transparence du SAV et la gestion de crise.
Certification 40 m, ATM et petites lignes : où se trouve réellement le problème ?
Plusieurs experts, dont des avocats, s’emparent du dossier et soulignent un point sensible. Bien que la Watch S4 Sport soit présentée comme adaptée à la plongée 40 m, Xiaomi met parfois en avant une résistance de “5 ATM” dans certains supports. Or selon plusieurs interprétations techniques, 5 ATM n’est pas une norme cohérente avec la plongée profonde.
Les critiques soulignent également le rôle des petites lignes dans la communication produit :
certains bracelets ne seraient pas certifiés, certaines conditions s’appliqueraient, certaines limitations ne seraient visibles qu’en bas de page.
Ce contraste entre un message très visible et un avertissement dissimulé devient un élément central de la polémique.
Pourquoi cette affaire dépasse largement la montre
La montre de plongée n’est que l’un des cas récents impliquant Xiaomi. D’autres polémiques ont émergé autour de composants automobiles, de dépôts de voitures non remboursés, ou de produits smart home devenus difficilement utilisables au bout de quelques années.
L’affaire Watch S4 Sport arrive dans un contexte où la confiance d’une partie des consommateurs est déjà fragilisée. Pour cette frange du public, l’incident confirme un sentiment grandissant : la marque promet beaucoup, mais son service après-vente et sa communication ne suivent pas toujours.
Ce que cette affaire change pour Xiaomi et pour les utilisateurs
Pour les utilisateurs, l’affaire rappelle la nécessité de vérifier précisément les normes, les restrictions de garantie et les références des modèles. La plongée sous-marine implique des contraintes mécaniques fortes, et la certification d’un produit doit pouvoir être appliquée sans ambiguïté.
Pour Xiaomi, l’enjeu est plus large. Il ne s’agit pas seulement d’un produit défaillant. La marque doit restaurer la confiance, clarifier sa communication et traiter publiquement les zones d’ombre autour des certifications et des procédures de prise en charge.
À mesure que la polémique progresse, la manière dont Xiaomi gérera ce dossier pourrait devenir déterminante pour l’image de ses futures gammes, qu’il s’agisse de montres, de smartphones ou même de véhicules.
Pour référence, la montre impliquée dans l’affaire est accessible ici :
Xiaomi Watch S4 sur Amazon
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