Pendant un an, Panels a été présenté comme l’ambition d’un créateur devenu référence dans la tech : une application de fonds d’écran premium signée Marques Brownlee, plus connu sous le nom de MKBHD. Un projet simple, esthétique, poussé par la plus grande vitrine possible — sa chaîne YouTube.
Mais malgré l’aura médiatique du créateur, Panels n’a jamais réussi à trouver son public. Aujourd’hui, l’application annonce sa fermeture définitive. Une décision qui interroge, qui amuse certains, qui déçoit d’autres… mais qui raconte surtout beaucoup de choses sur les attentes réelles des utilisateurs et les limites de la “fan economy”.
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Pourquoi Panels avait tout pour réussir
Panels n’était pas une app classique. Elle se voulait premium, élégante, pensée pour les amoureux des écrans parfaits, un prolongement naturel du style visuel très léché de MKBHD.
L’application proposait deux niveaux d’usage :
• des fonds d’écran gratuits en basse résolution ;
• des fonds d’écran haute résolution via un abonnement annuel coûtant près de 50 dollars, ou après visionnage de publicités.
L’idée semblait innocente, presque logique pour un créateur dont le contenu repose fortement sur l’image.
Mais un constat s’est rapidement imposé : on ne paye pas 50 dollars pour des JPEG, même quand ils sont jolis, même quand ils sont signés par le plus grand YouTuber tech du secteur.
Le problème de fond : un abonnement sans réelle valeur ajoutée
Le coeur du malaise vient de là. L’abonnement devait évoluer, offrir davantage, justifier le tarif annoncé. MKBHD l’avait promis après les critiques initiales.
Mais un an plus tard… rien n’avait changé. Panels restait une bibliothèque de fonds d’écran, sans fonctionnalités avancées, sans exclusivités réellement marquantes, sans plus-value qui dépasse ce que Google Images ou Reddit offrent gratuitement.
L’app n’a pas été abandonnée officiellement, mais elle n’a jamais été réellement portée ni enrichie. Et lorsqu’un produit premium stagne, le public part.
La décision finale : fermeture, remboursement et open source
Devant l’évidence du manque d’abonnés et les difficultés évoquées par l’équipe (peine à maintenir un développement stable, absence de roadmap claire, confusion autour du modèle économique), Panels a officiellement annoncé sa fermeture à la fin de l’année.
Point positif :
• les utilisateurs ayant payé un abonnement annuel seront remboursés ;
• le code de l’application sera publié en open source, permettant à d’autres développeurs d’en reprendre les bases.
Une manière élégante de clôturer un projet qui a fait parler de lui plus que prévu, mais pas dans le sens espéré.
Avertissement : Panels reste disponible jusqu’à la fermeture officielle. Les utilisateurs sont invités à sauvegarder leurs données avant suppression définitive du service.
Pourquoi même MKBHD n’a pas pu sauver Panels
Panels montre que l’audience ne suffit pas toujours à transformer un concept en succès commercial. La transition entre créateur de contenu et éditeur d’app est beaucoup plus difficile qu’elle n’y paraît.
L’application souffrait de trois limites majeures :
• un prix perçu comme disproportionné ;
• une absence de fonctionnalités évolutives ;
• un manque d’engagement de la part du créateur lui-même, qui en parlait très peu.
Même un nom aussi massif que MKBHD ne peut pas compenser un produit qui n’apporte pas suffisamment de valeur au quotidien.
L’après-Panels : ce que cette fermeture dit du marché des apps créateurs
De nombreuses figures du web lancent désormais leurs apps, mais très peu survivent. Les utilisateurs sont exigeants, habitués à des services gratuits ou à faible coût, et surtout à des mises à jour constantes.
Panels n’était pas mauvais. Il n’était simplement pas assez indispensable. Pas assez vivant. Pas assez différent. C’est une leçon importante : tout projet premium doit offrir une expérience premium — pas uniquement une image premium.
Ce que cela signifie pour l’écosystème MKBHD
Cette fermeture ne changera rien à la carrière du créateur, mais elle marque clairement un tournant : la notoriété ne remplace pas un vrai produit.
Reste à voir si MKBHD retentera l’aventure logicielle avec des outils plus ambitieux. Sa communauté serait probablement preneuse d’un vrai service adapté aux besoins de ses nombreux fans technophiles.
Et maintenant : où trouver de bons fonds d’écran sans Panels
La question revient partout : où obtenir les fameux wallpapers désormais orphelins ?
Les alternatives gratuites sont nombreuses. Google, Unsplash, Reddit… ou même les wallpapers intégrés aux smartphones offrent déjà une diversité gigantesque.
Panels avait du charme, mais son absence ne laissera pas un vide technique difficile à combler.
Ce que Panels nous apprend réellement
Panels restera un cas d’école utile pour les créateurs, les développeurs, et même les passionnés de tech. Son histoire rappelle que l’innovation ne suffit pas ; il faut un produit pertinent, vivant, évolutif.
La fermeture de Panels n’est pas un échec dramatique. C’est un chapitre qui se termine, et peut-être un point de départ pour quelque chose de plus ambitieux à l’avenir.

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