Smartphone

Un dongle pour smartphone Vs laboratoire de diagnostic des maladies infectieuses !

Nos smartphones les plus courants sont tous suffisamment ‘intelligents’, [mais je préfère dire qu’ils sont tous dotés de la puissance de calcul suffisante], pour interpréter des algorithmes complexes qui deviennent à leur tour des actionneurs efficients dans l’utilisation des IOT.

Nous avons récemment évoqué l’exceptionnelle expertise de Samsung dans le développement d’IOT Medical Care particulièrement innovants, et nous pouvons tous nous féliciter de la survenue de tels assistants biomédicaux cybernétiques qui, pour ne pas se substituer aux médecins, n’en demeurent pas moins des sentinelles propres à nous rassurer singulièrement sur les éventuelles défaillances de notre santé.

Une très récente publication de la revue américaine Science, dévoile les premiers résultats de recherches elles aussi stupéfiantes, bien qu’embryonnaires, susceptibles d’avoir des répercussions fondamentales dans le domaine de la détection et du traitement précoce de multiples infections.

Là-encore il ne s’agit pas de se substituer au diagnostic médical qui seul fait autorité, mais de multiplier les opérations de dépistage par des procédés simples, très répandus (smartphones + petit périphérique hardware + consommable à usage unique), afin que les dits médecins s’attachent presque exclusivement à l’application de protocoles curatifs.

Le nombre de médecins est, en effet, très insuffisant, notamment dans les pays en voie de développement, pour qu’ils puissent se charger de la multiplicité des tests de dépistage. Qui peut le plus pouvant aussi le moins, et il semble constant dans les enquêtes d’opinons, qu’un grand nombre d’entre nous serait satisfait de pouvoir effectuer des tests précoces avant d’aller consulter.

Les smartphones sont en passe de devenir dans un domaine d’expertise particulièrement complexe, un support technologique de première valeur dans la lutte mondiale contre la prolifération d’un grand nombre de maladies infectieuses le plus souvent mortelles.
Un important groupe de chercheurs américains [recherche fondamentale et technologique] s’est associé à un autre groupe de chercheurs universitaires Rwandais [recherche expérimentale ‘on the job’].

Ils ont ensemble concouru à la conception puis l’élaboration et enfin aux pré-tests cliniques d’un petit dispositif hardware connectable à un smartphone. Ce dispositif permettant de recevoir des ‘cassettes’ en forme de cartes de crédit, permettant d’analyser en 15 minutes une faible quantité de sang et de déterminer la présence de très nombreux gènes pathogènes le plus souvent mortels.

Pour faire bref quant au procédé technologique : une lancette du type de celles utilisées par les diabétiques dans le cadre de la mesure de la glycémie permet de ‘fournir’ une goutte de sang au device connecté. Ce dernier équipé d’une micro pompe, aspire le sang et l’envoie dans un dédale de petits canaux dans la ‘cartouche carte de crédit’ à usage unique, garni de réactifs via une technique chimique proche des cyclodextrines diacides avec effet de relargage. Les détails de ce procédé ne présentent pas d’intérêt ici.

Ladite cartouche dispose de plusieurs zones de détection, enduites donc de réactifs appropriés, et captent les anticorps présents dans le sang afin de révéler la présence d’une maladie particulière.

L’équipe Rwandaise a utilisé le couple smartphone/device pour tester 96 patients pour le VIH ainsi que pour des formes latentes de syphilis. La prévalence de détection a été supérieure à 95% [100 % des VIH ont été détectés et seulement 1 cas de syphilis ne l’a pas été sur l’ensemble de l’échantillon].
Les données de ces premiers essais cliniques ont été publiées dans Science Translational Medicine.

Le procédé de détection et notamment les réactifs doivent être affinés, car un taux de faux positifs de l’ordre de 14 % a été enregistré. Il semblerait que cette ‘sur-détection’ soit la résultante d’une capacité d’analyse trop fine, restant à ‘paramétrer’ pour devenir parfaitement fiable. Toutefois, pendant que l’équipe de recherche fondamentale se penche très activement sur ce problème, les développeurs hardware ont fini par concevoir un ‘dongle’ [le device ‘aspirateur’ + lecteur de carte ‘réactive’] pour 34$.

Les cartes réactives jetables auront un coût très bas non encore communiqué, car dépendant des réactifs inclus. Pour en terminer avec ce survol de la technologie, il est apparu lors des tests que la charge électrique d’un smartphone standard suffisait à alimenter les ‘device’ et le calculateur pour effectuer une quarantaine de dépistages en continu.

L’option technologique est donc en passe de devenir un des meilleurs alliés des équipes médicales des pays en voie de développement (d’abord), qui faute de personnel, de moyens de transport et surtout faute d’équipements hospitaliers pourraient à court terme avoir la capacité d’effectuer in situ et chez les malades, toutes les batteries de tests de détection d’une multitude de pathologies. Bien entendu, le smartphone dans son utilisation générique est largement bien doté pour transmettre analyses et imagerie à tout centre hospitalier où que ce soit dans le monde entier.

Nous voilà une fois encore dans la problématique du secret médical susceptible d’être lourdement mis à mal par ces IOT qui ne manqueront pas de se développer dans nos pays développés. Les sources de données les plus confidentielles concernant notre santé, seront susceptibles de devenir dans un très proche avenir une des denrées préférées de nos compagnies d’assurances, voire évidemment de nos employeurs …

A suivre car il ne s’agit là que d’un début des plus prometteur.

Rédacteur invité : mo

Source: American Association for the Advancement of Science

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14 commentaires

  • Pourrait-on mon cher Mo, sans que cela ne prête à confusion et ne délivre des informations personnelles à la NSA, utiliser son smartphone pour faire des T.R. réguliers …
    (médicalement TR : Touché Rectal).

    • Salut

      Sauf atavisme particulier avec ce genre d’intrusion 😉 le système décrit pourrait rapidement permettre le dosage de PSA [Prostate Specific Antigen] Ce qui donnerait déjà une tendance précieuse, sans pour autant totalement se substituer à la pratique digitale !

      [http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/cancer_prostate/105-cancer-prostate-psa-diagnostic.htm

      Merci pour ton commentaire en soutien.
      PEP

  • Très intéressant Mo.
    Reste effectivement le problème de la confidentialité des résultats, de la sécurisation des données transmises, etc.
    Mais c’est très prometteur pour des pays en voie de développement, ou pour dépister, cartographier et endiguer rapidement une épidémie par ex.

    • Salut @Fracasse !

      Oui tu as bien raison, la question de la sécurité des données médicale est en effet posée. On en a déjà parlé dans une précédente publication, mais ta remarque est d’une brûlante actualité.

      Merci pour ton commentaire,
      PEP

      • ha bon il existe encore des donnée personnel ? vous utilisez tor pour vous connecter au jtgeek ? vous cryptez toute vos donnée sur vos smartphone/ordi ? vous utilisez linux et pas windows/ios/android ? parceque si c’est pas le cas tout ce que vous dite/faites sur le net est bien visible chez nos joyeux amis de la NSA que je salut en passant 8D

        • Tu as raison sauf à prendre des précautions que j’avais d’ailleurs décrites dans une précédente publications, rien de ce que l’on fait n’est secret évidemment !

          Ça fait bien longtemps que je suis sous TOR et encore, derrière un VPN, ce qui est un minimum quand on bosse avec la Chine.
          Dito pour le surf sur le JTGeek.

          Maintenant quand tu as affaire à des attaques du genre Équation, je ne connais pas la parade.

          PEP

        • Rien n’est invisible sur le net. Par définition une navigation laisse une trace. La réalité c’est qu’elle devient juste plus compliquée à retrouver et l’ordre de priorité fait que les no names comme nous ne sont pas intéressant.

          TOR n’est pas vraiment sécurisé. Un VPN non plus. La loi protège les logs des VPN enfin cela dépend des CGV de chaque VPN. Mais qu’est ce qui empêche une attaque de la banque de donnée d’un VPN? Rien.
          I2P c’est pas franchement mieux surtout vu le contenu sur lequel on tombe parfois.

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