Smartphone

OnePlus One interdit de vente en Inde suite à une plainte de Micromax

Les guerres entre fabricants continuent de défrayer la chronique en Asie ! L’affaire Xiaomi / Ericsson (http://goo.gl/o4RijB) a connu un rebondissement ce 16 décembre ; après avoir interdit à Xiaomi d’importer et de commercialiser ses produits en Inde suite à une plainte d’Ericsson pour violations de brevets, la Haute cour de Delhi a accordé à Xiaomi le droit temporaire d’importer et de vendre des smartphones basés sur Qualcomm jusqu’au 8 Janvier.

Xiaomi a soutenu devant la cour qu’il n’avait pas violé les brevets d’Ericsson tant que Qualcomm, son fournisseur de chipsets, a obtenu une licence de la société suédoise pour sa technologie brevetée. Ce qui apparemment n’est pas le cas de MediaTek.
Cela signifie que les Redmi 1S peuvent être vendus jusqu’à la première semaine de Janvier, mais les Redmi note 3G se heurtent encore à une interdiction de vente car ils intègrent un SoC MediaTek. La cour a également invité Xiaomi à fournir une déclaration sous serment, avant la date de la prochaine audience, précisant le nombre d’unités vendues par elle jusque-là ainsi que des précisions sur les factures des chipsets Qualcomm achetés par elle.

Hugo Barra se félicite tout de même de ce retournement de situation : « Nous sommes heureux d’annoncer que la Haute Cour de Delhi a rendu aujourd’hui une décision qui nous est favorable, nous permettant de reprendre les ventes en Inde sous réserve de respecter certaines conditions », a-t-il indiqué sur ses réseaux sociaux. Xiaomi aurait-il mis la main à la poche ?

En tout cas, Xiaomi n’est pas le seul à faire face au mécontentement des autorités indiennes, la même cour vient d’interdire à OnePlus les ventes et la publicité de son OnePlus One suite à une plainte du fabricant local Micromax. Ce dernier n’a pas du tout apprécié la présence du logo de Cyanogen sur le dos du OnePlus One, puisqu’il estime que c’est une violation de son partenariat exclusif avec le fournisseur de ROMs personnalisées.

Plus tôt cette année, Micromax a révélé qu’il avait conclu un partenariat avec Cyanogen en vue d’équiper une nouvelle série de smartphones de la CyanogenMod. La série, surnommé Yu, est prête à être révélée Samedi 18 Décembre lors d’un événement à New Delhi.
L’exclusivité du partenariat n’a été révélée qu’au début de ce mois, en concomitance avec le lancement du OnePlus One en Inde. Cyanogen avait déclaré alors qu’il ne serait pas en mesure de fournir des mises à jour pour les possesseurs du OnePlus One en Inde (bien que les mises à jour OTA étaient disponibles en dehors de l’Inde).

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OnePlus avait conclu un accord non exclusif avec Cyanogen en Février lui permettant d’utiliser le logo et la ROM sur le OnePlus One. Cyanogen allègue maintenant que son accord exclusif avec Micromax en Inde annule et remplace tous les accords antérieurs conclus entre lui et OnePlus ! Ce dernier peut toujours poursuivre Cyanogen pour rupture de contrat sauf qu’il devra le faire en Californie lieu où a été signé le contrat !

Tout de même, le tribunal permet au fabricant chinois d’écouler les appareils déjà importés dans le pays. Mais, pour qu’il puisse continuer de vendre, c’est clair qu’il doit se débarrasser non seulement du Logo mais aussi de la CyanogenMod.
Eh bien ! ça ne rigole pas en Inde !

Rédacteur invité : Anouz
Sources : Indianexpress.com, ibtimes.co.uk

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16 commentaires

  • Encore et toujours une histoire de gros sous…

    « Mais, pour qu’il puisse continuer de vendre, c’est clair qu’il doit se débarrasser non seulement du Logo mais aussi de la CyanogenMod »

    => OnePlus n’a pas de chance, il avaient déjà dû rapatrier un lot de mobiles dont la mention CE au dos n’était pas conforme. Encore un Logo…

    Pertes Et Profits ?

  • Bravo Anouz, ta publication est vraiment très intéressante!
    L’affaire est complexe : Qualcomm fait fabriquer ses Snapdragons aux USA par TSMC mais se rapproche fortement de Samsung. Avec une chute de 24% PR/2013 depuis qu’Apple a rapatrié ses productions et que les puces Xenos se vendent mal, Qualcomm voit une opportunité exceptionnelle de disposer d’un outil global, pour fondre ses prochains Socs à 16nm. Si on ajoute à ‘l’avantage Qualcomm’ l’accord avec le Suédois Effnet sur la technologie dominante de compression d’en-tête IP [UMTS], on a là une belle brochette de R&D et d’industriels très puissants sans compter les inévitables MS et Google qui ne sont évidemment pas loin. Tout ça semble éloigné de ton propos, mais en vérité cette guerre des ‘gangs’ à l’avantage US ne peut se passer que via des instances judiciaires extrêmement lentes et fort onéreuses. De quoi gêner quelques fabricants plus ‘exotiques’ ! PEP

  • L’affaire en Inde ne serait alors rien d’autre qu’un ‘avertissement’ à l’attention de tus ceux qui auraient des velléités hégémoniques sur un marché démesuré. Les juristes aiment se battre sur les affaires de brevets car elle sont d’autant plus rentables qu’elle ont un effet dévastateur sur la concurrence qui se trouve bloquée tant que le délibéré n’est pas prononcé. De plus dès lors qu’il s’agit de cessions de licences ou de transferts de knowhow partiels ou globaux les affaires deviennent si inextricables qu’elle sont (aux USA) le plus souvent conclues par des gentlemen agreements … autre nom des accords à la Pyrrhus !

  • Heureusement que tu es là mo ! Ça nous permet de découvrir les multiples facettes et les vrais enjeux derrières ces guéguerres de brevets ! Pep à toi

  • Excellente article Anouz comme d’habitude, cela étant dit c’est fait déjà pas mal de temps qu’on attendait parlé de cela.

    De toute manière c’est principalement une question d’argent !

    PEP

  • C’est « DALLAS » votre truc !!! Gros sous, actionnaires, stock-options, assets management, bourses, avocats, milliardaires … Ho ! attention…………………….je crois que je vais vomir ..
    Ha, non, c’est passé.
    Voila l’image du monde dans lequel on vit, il est bon de se faire une piqûre de rappel. Heureusement que les plus riches se flinguent entre eux… On a pas besoin de faire une révolution mondiale…

    Parachute-doré et Péripatéticienne

  • Pour @mo et @Qryssoldgeek, vous avez bien compris et illustré la situation, je vous rapporte ci-après les propos d’un certain Georges Berlioz (avocat) que j’ai trouvé pertinents pour bien comprendre cette guerre de brevets :
    Cette dimension nouvelle de la propriété intellectuelle traduit non seulement l’évolution technologique, mais aussi l’évolution des entreprises depuis une trentaine d’années, et tout spécialement celle des entreprises du secteur dit des nouvelles technologies. Les innovations sont la combinaison de technologies en grande partie développées par des tiers – universités, laboratoires, centres de recherche d’entreprises –, lesquels fabriquent des composants ou développent des logiciels. La production est confiée à d’autres tiers dont les produits sont achetés par les constructeurs, acquéreurs au surplus des droits sur les logiciels.

    L’évolution du modèle économique industriel

    Le modèle économique a longtemps consisté en des techniques associées aux produits, protégées par le secret industriel et la maîtrise du processus de production. Désormais, ce modèle met en scène une entreprise qui se limite souvent à assembler des composants, et où la production est au contraire parfaitement maîtrisée par les fabricants de ces composants. L’entreprise entretient des relations purement juridiques avec ses fournisseurs, et son produit dépend de sa maîtrise juridique des droits sur les technologies impliquées. L’entreprise ne tire plus des profits de ses capacités de production, de ses outils de production, mais des droits qu’elle détient à l’égard des fournisseurs, des clients et des concurrents. La propriété intellectuelle se substitue à la propriété des moyens de production. L’évolution du capitalisme n’a pas été simplement une évolution vers un capitalisme financier, elle a été une évolution du capitalisme de production vers un capitalisme juridique.

  • Excellent !
    Ce condensé est très riche de sens. Il est a mon sens exemplaire. Si tu le permets @Anouz j’ajouterai qu’un problème jusqu’alors connu dans le seul domaine médical risque de fortement bouleverser les équilibrés instables que tu décris. Pour faire simple, le domaine du vivant n’est pas brevetable. C’est un principe immuable. Cependant nous voyons pourtant apparaitre des technologies totalement re-fondatrices de concepts considérés a tort comme quasi immuables, je pense notamment aux développements lies a la physique quantique et autres supports moléculaires qui vont révolutionner l’informatique et par extension les smartphones. En l’occurrence il faudra réformer en profondeur les fondements de la protection industrielle ! Ce sera l’objet d’une de mes prochaines publications si Greg en est d’accord. PEP

  • @mo, si le domaine du vivant n’est pas brevetable, certaines choses « font peur », non?

    Exemple : »Les ovules brevetables pourvu qu’ils ne puissent devenir des êtres humains »

    La Cour de justice de l’Union européenne a autorisé, ce jeudi 18 décembre 2014, le brevetage d’ovules activés par manipulation génétique. Toutefois, cette décision ne concerne que les ovules n’ayant pas la capacité de se développer en êtres humains.

    En précisant ce cas, la justice européenne a choisi de limiter le champ d’expérimentations des manipulations génétiques. En clair, ce domaine s’arrête dès que le terme d’embryon apparaît. Ainsi, depuis ce jeudi, si la justice a lâché du lest, elle a aussi souligné que la recherche sur les ovules ne devait pas franchir le domaine de l’humain.

    A suivre…

  • @Manu 😉 Cet arrêt de la CJUE fera date en effet. Il confirme la non brevetabilité d’ovules embryonnaire mais autorise [et encourage de facto] le développement de cellules souches à usage curatif. Qu’y a-t-il à redouter ? Que des apprentis sorciers passent outre cette interdiction … actons que c’est déjà fait depuis des années sans succès et c’est heureux. Le seul aboutissement connu de ces dérives sont les avancées fulgurantes dans la connaissance et la manipulation des cellules souches. Ceci est du domaine du vivant certes, mais de la restauration [retour à l’original] d’organes malades ou corrompus et non de conception ex-nihilo. Sur ces fondements, l’ADN synthétique est apparu comme le meilleur vecteur de transport in vivo et in situ des cellules souches ‘régénératives’ d’un malade. Ces cellules ayant été rendues capable de remplacer et restaurer jusqu’à un organe complet. L’homme vient d’obtenir l’autorisation juridique de ‘s’auto-guérir’ ! Que d’espoirs insondables dans le traitements des plus graves maladies ! L’homme n’en deviendra pas immortel, mais va commencer d’apprendre à se connaître lui-même ! Socrate. PEP et heureuses fêtes !

  • @Manu (suite)

    Ce domaine des cellules souches est passionnant, mais outre deviser sur la question de la brevetabilité engagée sur les interdictions de vente de certains smartphones en Inde, la génétique n’est pas un sujet particulièrement Geek !
    Comme je l’ai déjà écrit je pense aborder la question difficile des ordinateurs quantiques et des ‘spins’ … cependant ce sujet nécessite lui aussi des développements susceptibles de ne pas être très intéressant dans ces colonnes.
    Cela étant, en matière de biologie médicale, les smartphones réservent de nombreuses surprise !

    PEP

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